Ce visage ne semble pas entièrement réel, mais plutôt une projection, un masque translucide, suspendu dans un halo lumineux qui semble l’extraire du vide. La peau n’est pas une surface lisse, mais un paysage aqueux, où les couleurs se diluent et s’entrechoquent. Des coulées de rouge et de bleu marquent la chair, comme si elle était en perpétuelle mutation, en train de fondre ou de se reconstituer.

Les yeux, entourés de formes géométriques et cerclés de rouge, s’ouvrent à peine, comme alourdis par une vision intérieure intense. Ils ne regardent pas : ils absorbent. Ils sont le reflet d’une perception modifiée, peut-être troublée par le son, la lumière, ou une réalité altérée.

La bouche entrouverte, d’où émergent des dents à la fois précises et incomplètes, évoque une parole retenue, un cri qui ne sort pas ou un souffle suspendu. Elle est au bord de l’expression, prête à briser le silence ou à s’y dissoudre.

Le fond bleu profond agit comme une matrice, un espace cosmique où ce visage semble en lévitation. Le rouge, quant à lui, irradie et se diffuse autour de la tête, comme une onde vibratoire, une explosion sonore dont l’écho traverse la composition.

Ce portrait spectral oscille entre dissolution et reconstruction, entre l’humain et l’abstrait. Il semble capter les fréquences d’un monde invisible, comme s’il était traversé par la musique, par le bruit, par une énergie invisible qui le transforme.